ANN RULE 

- On A Tué Mes Enfants
- Un Tueur si Proche 
- La Rivière Rouge Sang 
 
- Partie Sans Dire Adieu
- Seule dans la Nuit

 

Iris jaune

 

 On a Tué mes Enfants

Il est 23h30 en ce 19 mai 1983 ; les urgences de l’hôpital McKenzie Willamette ne grouillent pas de cas intéressants, jusqu’à l’arrivée d’une jeune femme de 28 ans, mère de trois enfants qui auraient vraisemblablement été agressés par balle. C’est d’ailleurs en hurlant « on a tiré sur mes gosses » que Diane Downs entre dans l’hôpital. Très vite, les médecins se précipitent vers la Nissan Pulsar rouge flambant neuf, dans laquelle gisent trois petits corps inanimés. Cheryl Lynn est décédée depuis quelques minutes déjà. Christie Ann est dans un piteux état, les médecins ne peuvent pas encore se prononcer. Quant à Stephen Daniels, 3 ans, il est gravement blessé, et sera certainement handicapé à vie.

 

Lorsque le médecin annonce à Diane que son fils a échappé de peu à la mort, elle lui rétorque :

« Vous voulez dire que la balle a raté le cœur ? »

 

Très rapidement, aux urgences, l’ensemble de l’équipe médicale trouve étrange le comportement de cette jeune mère ; elle ne verse pas une larme, et semble plus préoccupée par sa voiture que par l’état très critique de ses enfants. De plus, lorsqu’elle passe une radio du bras qui a reçu une balle, elle déplore le fait qu’elle ne soit pas maquillée.

Dès les premiers jours, les inspecteurs de police, et particulièrement Doug Welch, la soupçonnent. D’ailleurs, la blessure qu’elle a reçu par balle est bénigne, et représente l’endroit parfait où Diane Downs elle-même aurait pu tirer si elle avait voulu se disculper.

Autant dire qu’il y a là tout un tas d’anomalies qui constituent un sacré faisceau d’indices.

 

Dépêché sur les lieux, le substitut du procureur Frederick Hugi se prend d’affection pour les deux enfants restés vivants, et ordonne une surveillance continue devant la chambre des enfants, au cas où le mystérieux tueur étranger revienne achever le travail.  

Car, même si Diane Downs continue à soutenir cette théorie d’un homme qui aurait tiré sur ses enfants, le mystérieux individu n’a pas été retrouvé, ni la Chevrolet jaune d’ailleurs… et cette version des faits comporte de nombreuses erreurs. 

Pour connaître la personnalité de Diane Downs, les difficultés rencontrées par les enquêteurs avant l'arrestation, et les chefs d'accusation retenus par le juge Foote, voir le lien suivant : http://batcoco-bou.wifeo.com/documents/Ann-Rule---Diane-Downs.doc

 


 

Un Tueur si Proche
 

Ted Bundy a violé et tué des dizaines de jeunes filles dans l’ouest des Etats-Unis dans les années 1970. Ses lieux de chasses préférés étaient sans contexte les campus universitaires où il repérait de jeunes et jolies étudiantes, souvent vulnérables.

 

Ce que « Un Tueur si Proche » a de particulier, c’est que l’auteur a connu de près comme de loi le Ted Bundy en question. Ann Rule a une petite quarantaine d’années au moment des faits alors que Bundy en a vingt. Ils travaillent ensemble dans une antenne telle que SOS Amitié ; ils reçoivent des coups de fil de personnes déprimées, voire au bord du suicide, et tentent de leur redonner goût à la vie au moyen de conseils et de belles phrases.

 

Ann Rule a ainsi côtoyé l’individu recherché par tous les services de police de l’ouest américain. Dans ce livre, elle ne peut bien sûr pas être objective ; on voit d’ailleurs à quel point elle a du mal à admettre la cruelle vérité. Elle admet à un moment douter carrément de la culpabilité de son ancien ami, qu’elle a par la suite perdu de vue. Elle poursuit en disant qu’il faudrait lui présenter un argument de taille afin qu’elle croit à sa culpabilité. Mais, même à la fin de l’ouvrage, après avoir narré le très éprouvant procès de Bundy, ses évasions, elle tente encore de le disculper.

Par ailleurs, elle n’hésite pas à chercher dans le passé mouvementé du jeune homme, inlassablement mythomane pour expliquer cette mutation soudaine. Car Ted Bundy était véritablement un monstre : certains passages du livre sont très riches en détail, notamment lorsqu’il s’agit de décrire les blessures infligées aux victimes.

 

Ted Bundy est certainement l’un des plus meurtriers tueurs en série des Etats-Unis. Mort le 24 janvier 1989 sur la chaise électrique, il a été reconnu coupable de 22 meurtres et/ou tentatives de meurtres et reste soupçonné de dizaines d’enlèvements jamais résolus dans l’Oregon. Ses victimes étaient des jeunes femmes, souvent fort jolies, généralement brunes avec de longs cheveux séparés par une raie. Elles n’allaient pas sans lui rappeler une certaine Stephanie Brooks, qui fut le premier amour de Bundy, la première femme pour qui il craqua, mais dont l’union avec elle fut tout simplement impossible. Issue d’un milieu trop huppé, Brooks se lassa vite du petit étudiant médiocre et ringard et le laissa tout bonnement tombé. Et de ça, Ted Bundy ne s’en remettra jamais. Déjà martyrisé psychiquement dans son enfance par des femmes menteuses, il les haïra de plus en plus, jusqu’à commettre l’irréparable, agissant de manière très risquée et devenant toujours plus violent.

 


 

La Rivière Rouge Sang

Pendant plus d'une vingtaine d'années, a sévi dans la région Nord-Ouest des Etats-Unis, la même zone dans laquelle avait frappé Ted Bundy, un tueur en série sans merci, qui ne sera confondu qu'à l'aube des années 2000 et ce, grâce aux miracles de l'ADN !

En effet entre 1982 et 1985, des dizaines et des dizaines de jeunes femmes disparurent, pour la plupart des prostituées, mais pas que. La sauvagerie dont le tueur fait part est à glacer le sang ; étranglées, poignardées, violées ante voire post mortem, toutes ces femmes sont ensuite abandonnées dans la Green River, qui vaudra son surnom au meurtrier. Et ironie du sort, ce meurtrier figure sur la liste des suspects depuis 1983, pour être un client habitué. Mais sa bonhommie et son air affable lui ont valu à plusieurs reprises de passer à travers les mailles du filet.

Dans cet ouvrage bouleversant, Ann Rule raconte avec beaucoup d'objectivité comment l'enquête s'est déroulée, comment des millions de dollars ont été dépensés pendant des années... en vain.

Certains passages sont poignants : Ann Rule raconte comment Gary Ridway partait quelques fois en balades avec son fils et une fille, puis quittait la voiture et s'engouffrait dans la forêt avec sa prochaine victime. Là il l'étranglait, abandonnait le corps généralement sous des feuillages ou bien le balançait en contrebas (souvent pour y revenir plus tard), et racontait une fois auprès de son fils resté dans la voiture, que la fille avait préféré rentrer chez elle à pieds. Ridgway avait confessé que si son fils s'était rendu compte des agissements réels de son père, celui-ci l'aurait probablement tué aussi !

 


Partie sans dire adieu

Décembre 2004, dans un pavillon tranquille d'une banlieue résidentielle, un garçonnet de sept ans donne l'alerte sur la mort de sa mère, Jennifer Corbin, abattue d'une balle dans la tête.
C'est l'effervescence, et certainement le scoop du siècle pour ce quartier d'ordinaire tranquille dans lequel il ne passe jamais rien. Les services de police sont dépêchés sur les lieux et avec eux, une cohorte d'experts, qu'ils soient médecins légistes, experts ballistiques, secours... Les enfants en état de choc, dont l'aîné - celui qui a découvert le corps - prétend que son papa a tué sa maman, sont pris en charges par leurs grands-parents maternels.
De son côté, le docteur en chrirugie dentaire Bart Corbin est introuvable. C'est certainement une des rares affaires où le mari de la victime, et potentiellement suspect, refuse de se soumettre aux interrogatoires des policiers, se livrant ainsi à un jeu de cache-cache auquel les officiers eux-mêmes se laissent prendre. Ainsi jusqu'à son procès quelques deux années plus tard, Bart Corbin n'aura jamais mis les pieds dans un commissariat, pas plus qu'il n'aura répondu aux questions des enquêteurs dans quelque lieu que ce soit.  
C'est un véritable jeu du chat et à la souris, pendant lequel les proches de Bart Corbin "cache" le suspect ni plus ni moins ; tantôt sa mère dira qu'elle n'a plus de nouvelles, tantôt ses frères diront qu'ils l'ont vu le matin même et que depuis ils ne savent plus où il est... Et la police se laisse faire. 
Juridiquement, Bart Corbin n'est pas suspect. La police veut simplement lui parler. Ce qu'elle ne fera jamais. L'homme semble fuir, et du reste il n'a pas revu ni cherché à revoir ses enfants, âgés de moins de dix ans. 
L'image du couple parfait Bart-Jenn commence à s'effriter. Ce sont surtout les proches de Jennifer qui en attestent ; en apparence, ils formaient un couple uni, amoureux, toujours soudé. En réalité, Bart Corbin est un despote, jaloux et tempétueux. Son épouse veillait toujours à recoller les morceaux après ses nombreuses colères, tempérant ainsi le caractère emporté de son mari. D'un naturel conciliant, Jennifer Corbin était très apprécié par tout son entourage, y compris ses voisins. Elle travaillait à l'église méthodiste locale. 
Depuis peu, Jennifer Corbin se lassait du comportement immature de son mari, et commençait à ne plus faire d'efforts. Ainsi des disputes parfois violentes éclataient entre eux, même en public ; en visite chez des amis avec les enfants, ils étaient partis tous deux précipitamment, en colère. Plus tard, Bart avait roulé sur le pied de sa femme, avant de s'en aller, la lassant se débrouiller pour aller aux urgences. 

Peu à peu, se forge dans l'esprit de Jennifer Corber la conviction que cette vie est dépassée, périmée, que son mari ne lui apporte rien de bon, sinon que des tracas. Elle parle à sa mère et sa soeur Heather d'un éventuel départ avec ses enfants. Tous les détails d'une telle entreprise ne sont pas à négliger, d'autant que Jennifer et Bart sont mariés. Un divorce doit alors s'organiser, tout comme une nouvelle vie avec ses enfants, qui implique un déménagement, un nouveau travail pour subvenir aux besoins de ses fils. Elle peine cela dit à les changer d'école.

Dans leurs travaux d'investigations, les policiers ne tardent pas à découvrir que, plusieurs mois avant sa mort, Jennifer Corbin était devenue une vraie "addicted" au jeu de rôle en ligne EverQuest. Alors qu'elle jouait de temps en temps avec sa mère, Jennifer va devenir une vértiable accro à ce jeu, qui lui permettait alors de s'évader de son quotidien médiocre. Pis encore, elle joue lorsque Bart n'est pas là, et éteint rapidement la session lorsqu'elle l'attend revenir. D'aucuns diront qu'elle en avait peur !
C'est sur EverQuest que Jennifer fera la connaissance virtuelle de Chris, un habitué qui ne vit pas dans le même Etat. Ils liront amitié, et Jennifer lui délivrera par écran interposé, ses souffrances, ses doutes, ses choix quant à une nouvelle vie. Vivant une idylle en ligne, Jennifer commence à entrevoir un avenir avec Chris.
Pourtant quelques semaines avant sa mort, Jennifer cesse de recevoir des messages de Chris. Silence radio. Puis une réalité s'impose.

Bart Corbin est, de son côté, rattrapé par son passé. Alors qu'il était étudiant en faculté de chirurgie dentaire, une ex petite amie a été retrouvée morte, dans des circonstances troublantes. En effet, la position du corps, l'arme dans la main indiqueraient un suicice. Comme pour Jennifer Corbin. 
Pour autant, ces deux jeunes femmes avaient en commun une passion certaine pour la vie, et n'étaient assurément pas dépressives. Oui mais ça... à part les proches qui le serinent aux policiers, ces derniers sont bien obligés de considérer TOUTES les hypothèses, même celles qui leur font perdre du temps ! 

Ca fait beaucoup d'éléments à charge contre le Dr Corbin. A moins que celui-ci ne soit la victime d'une odieuse machination ?

Désireux d'en savoir plus ? 

 batcoco-bou.wifeo.com/documents/ann-rule-2.rtf

 


Seule dans la Nuit

En 1998, à dix jours de Noël, on retrouve le cadavre d'une jeune trentenaire, Ronda Reynolds. Une plaie près de son visage signale la présence d'une balle.
Ronda est retrouvée morte à son domicile, qu'elle partageait avec son mari dont elle allait bientôt divorcer.
Très vite, et sur les dires de l'époux, les enquêteurs s'orientent vers la piste du suicide. Très surprise par cette initiative, la mère de la victime tente de raisonner les enquêteurs en démontrant que sa fille était tout sauf suicidaire. C'était son deuxième mariage raté, pour autant Ronda était du genre à rebondire en toutes circonstances, et à poursuivre son petit bonhomme de chemin.
D'ailleurs, toutes les autres personnes interrogées, qu'elles soient proches de la victime ou non, confirmeront qu'elle n'a pu se suicider. Ronda était une forte femme.

Pourtant les investigations se poursuivent dans le sens d'une accréditation de la thèse du suicide.
Un enquêteur marchera à contre-courant, et sera d'ailleurs rapidement mis sur la touche. Pourquoi ?

Barbara Thompson, la mère de Ronda, a remué ciel et terre pendant des années pour récolter des preuves, des indices qui pris isolément ne signifient peut-être rien, mais dont le faisceau semble converger vers la thèse criminelle.

Affaire qui n'est pas encore résolue, qui ne le sera peut-être jamais, Ann Rule nous emmène dans le quotidien du combat de cette mère courage dans l'établissement de la vérité sur la mort de sa fille.
 

 
 



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