ara Ellroy

 Vous pourrez lire ci-dessous un résumé de :
- Le Dahlia Noir
- Un Tueur sur la Route
- Ma Part d'Ombre.

 

Le Dahlia Noir


Los Angeles - 1947.

Un crime sordide remue les Etats-Unis et fait la une de tous les journaux. Le 15 janvier, sur un terrain vague, est découvert le corps nu, lacéré, et ravagé d'une jeune femme. La scène est atroce, la victime est affreusement mutilée ; ses seins ont été découpés, sa bouche est ouverte jusqu'aux oreilles en un sourire mortellement figé et son corps est sectionné en deux au niveau de la taille. Pour parachever le tout, elle a été vidée de ses organes.
La police elle-même est secouée. Elle mobilise une monstrueuse quantité d'hommes sur cette affaire, dont les inspecteurs Blanchard et Bleichert, champions de boxe, et ayant combattu l'un contre l'autre quelques années auparavant, sous les sobriquets Feu et Glace. Ce combat constitue d'ailleurs la première partie du livre ; son issue marque le début de la collaboration entre les deux flics.

La victime est rapidement identifiée ; il s'agit d'une certaine Elizabeth Short, âgée de 22 ans, rapidement surnommée "le Dahlia Noir", appellation post-mortem donnée par un journaliste à cette curieuse victime et son penchant à se vêtir tout de noir. Femme à hommes, affabulatrice qui prétend avoir tourné dans des films, elle se dit veuve de héros de guerre... bien évidemment personne ne la croit, tant elle est incohérente dans ses récits.
Portée sur la prostituion quand l'argent vient à manquer, il lui arrive même de tourner dans un film à caractère pornographique avec une partenaire mineure.
Mais la presse refuse de voir en la victime du terrain vague une fille digne d'aucun respect, qui ne vivait que par son cul. Elle préfère l'image d'une femme respectable, et victime de l'acte le plus odieux qui soit.

C'est dans cet univers glauque que plusieurs divisions de la police vont devoir descendre et récolter des informations. Toutefois, il semblerait que Betty Short ait verrouillé le secret de sa mort. En effet, plus de deux ans après, l'enquête piétine et se voit bientôt relayée aux dernières pages dans la presse. Les gens ne parlent plus d'Elizabeth Short, on l'a quasiment oublié.
Sauf peut-être les agents Blanchard et Bleichert. Bien qu'ils semblent marcher sur le même chemin, des dissonnances apparaissent entre eux, et finissent par les séparer. Pourtant, ils suivent les mêmes routes, les mêmes pistes. A force d'obstination dans le mauvais sens, l'agent Bleichert se voit renvoyer des services de police, continuant officieusement et illégalement son enquête sur le meurtre de Betty Short. Ses investigations le porteront près de la frontière mexicaine, puis de nouveau à L.A.


Rédigé à la première personne avec pour narrateur l'agent Bucky Bleichert, le Dahlia Noir est une histoire poignante, des plus glauques, pas nécessairement centrée sur la recherche de l'assassin mais plutôt sur la manière d'y parvenir, ainsi que sur l'environnement de la police. 
Par ailleurs, le lecteur cotoie de très près l'agent Bleichert lors de ses ébats avec Madeleine Sprague, rencontrée lors d'une descente dans un bar à lesbiennes alors que l'agent tente de reconstituer les derniers jours la vie de Betty Short.
Qui fera chavirer son coeur ? La délicieuse Kay ou bien la très mystérieuse Madeleine ? De nombreux éléments du passé, notamment liés à son compagnon Lee Blanchard refont surface, pour le meilleur et pour le pire - surtout pour le pire - risquant de détruire la plus belle amitié qui puisse exister entre deux hommes et une femme. Le trio résistera-t-il ? Sortira-t-il sain et sauf de la quête à l'assassin de Betty Short ?

A vous de le découvrir, au travers du Dahlia Noir.

A noter que le film existe également.  


 Un Tueur sur la Route

Dans Un Tueur sur la Route, James Ellroy nous fait plonger au coeur de la criminalité sexuelle, par le biais d'un tueur en série qui écrit son mémoire, son récit sur sa vie, ses envies, ses fantasmes et les différents meurtres qu'il commet.

Arrêté officiellement pour les meurtres sanglants des couples Behrens/Ligett et Nunzio/Cafferty, Martin Plunkett semble être l'auteur de plus d’une quarantaine de crimes sexuels dans différents états des Etats-Unis. Toutefois, si l’inspecteur chargé de l’affaire en est quasiment sûr, il ne détient aucune preuve, car nombre de ces meurtres remontent à plusieurs années déjà, et certains disparus n’ont toujours pas été retrouvés, ni certains cadavres identifiés.
 
L’originalité réside en le fait que vous incarnez le tueur en activité ; vous vivez son adolescence, sa déchéance, sa lente descente vers les enfers, et côtoyez même ses plus profonds fantasmes.
Psychopathe des plus intelligents, Martin Plunkett vit sous l’égide d’un cerveau schizophrène dont une partie est munie d’un double, héros démoniaque d’une bande dessinée, qui l’accompagne dans son dessein morbide.
Dénué de tout sens moral, de quelque sentiment que ce soit, Plunkett commence son déclin après le départ de son père, et la séparation de ses parents qui, déjà douloureuse, est marquée par une étrange réaction de sa mère ; en effet, celle-ci lui impose un silence absolu. Et c’est pendant ces longues périodes de silence que le jeune adolescent se mure totalement, faisant défiler un film, son film, propre à lui, où ses héros prennent le dessus pour dominer le monde. Il s’identifie à eux, et voudraient leur ressembler… quelque en soient les conséquences, quelque en soit le prix, pourvu qu’il y prenne du plaisir.
 
Puis, après la mort de sa mère, le jeune Plunkett est pris en charge par un étrange personnage qui a pour le jeune homme toute l’estime du monde. Néanmoins, c’est en extirpant des informations à cet ancien policier que Plunkett va débuter sa carrière par des vols, du voyeurisme, et une intrusion chez un couple qui lui vaudra un séjour pénitentiaire.
 
La prison sera très « bénéfique » pour Plunkett puisqu’il aura non seulement l’occasion de se frotter à d’autres pensionnaires, mais également l’opportunité d’effectuer des travaux qui transformeront sa musculature, et la perfectionneront. En sortant de prison, il est métamorphosé ; grand, bien bâti, il est costaud et fort : c’est un pas vers l’objectif qu’il s’est fixé, celui de ressemblait à son double, Super Saigneur.
Si son apparence a changé, son état psychologique lui, a stagné ou pis, a empiré ! Sa schizophrénie s’est aggravée.
C’est ainsi que, très vite, il commet son premier meurtre. On décèle chez lui une grande attirance pour les « blonds » ; ainsi la plupart de ses victimes auront en commun cette caractéristique.
Les crimes sexuels se multiplient ; tuées par balle, égorgées, décapitées, les victimes sont de plus en plus nombreuses. De tous âges, quelque soit le sexe, Plunkett commet une hécatombe partout où il passe.
 
 
Ecrit avec beaucoup d’adresse et de subjectivité, Un Tueur sur la Route est un polar extrêmement réaliste ; il dépeint avec un pragmatisme subtil les pensées, les fantasmes et les sensations éprouvées par un tueur en série. Cela dénote avec l’ordinaire puisqu’il est très rare aujourd’hui de trouver pareil ouvrage.
Si certaines scènes peuvent heurter ou du moins happer l’attention du lecteur, certains passages sont cependant assez creux ; c’est en effet le cas pour la première moitié de l’ouvrage. C’est réellement après sa sortie de prison que Plunkett s’abîme peu à peu et commence à édifier son œuvre macabre. On peut considérer que la première moitié constitue en la création du monstre, la description de ses origines, de son milieu.

 


Ma Part d'Ombre

Geneva Hilliker, dite Jean, née en 1915. Geneva Hilliker était une image. Geneva Hilliker était un monstre. Geneva Hilliker était un modèle. Geneva Hilliker était une roulure. Schématiquement, voilà ce qu'était Jean Ellroy pour son fils lorsque celle-ci est décédée de mort violente en 1958, assassinée par un inconnu jamais identifié. Et pour le gamin de dix ans, la mort de sa mère semble être un cadeau de la Providence, en ce qu'il pourra vivre et profiter de son père comme jamais il ne l'avait fait depuis le divorce de ses parents quelques années auparavant.

Le livre se présente sous quatre parties : la première relate la découverte du corps de Jean Ellroy, l'enquête et le travail des enquêteurs afin d'identifier le tueur. Des témoins ont été convoqués, entendus, des suspects relachés, des pistes balayées. Les policiers ont interrogé, pendant des années, dans les bars que la victime fréquentait, des ivrognes, des serveuses, des habitués... pour faire chou blanc. La piste la plus brûlante qu'ils aient jamais eue est celle d'un homme type basané ainsi que d'une blonde à queue de cheval. Introuvables et inconnus au bataillon. 

La seconde partie s'attache à la vie du jeune Ellroy à partir de cette date fatidique. Il raconte la vie avec son père, ses fantasmes, ses débuts en temps que voleur de menus larcins. 

La troisième partie est dédiée à l'agent Bill Stoner, ancien flic retraité des services de police qui a très largement participé à la quête de la vérité dans l'affaire Ellroy, non pas au moment des faits mais quelques trente années plus tard, avec James Ellroy lui-même. Et nous rejoignons alors la quatrième partie dédiée à Geneva Hilliker. 

Troublant, émouvant, choquant parfois, Ma Part d'Ombre est un récit somme toute honnête, franc, écrit avec toute la douleur d'un fils qui a non pas renié, mais écrasé sa mère des années durant, avant de se réconcilier avec elle dans une enquête et une réflexion menées une vie entière.

 
 



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