Brigitte Varel est un auteur contemporain, originaire du Trièves, près de Grenoble. Tous ces romans ont pour cadre cette région.

- L'enfant du Trièves
- Les Yeux de Manon
- Blessure d'Enfance
- Le Déshonneur d'un Père
- Une Vérité de Trop

GBiloba

L'enfant du Trièves

 

Nous sommes dans la première moitié du vingtième siècle. Antoine concrétise de jour en jour son amour avec Claire, union parfaite s'il en est, qu'ils scellent avec l'arrivée d'un petit enfant très prochainement. Proche de l'accouchement, Claire décide de se retirer de la ville, et préfère le calme d'une petite maison de village, celle de ses parents, où ces derniers l'accueillent à bras ouverts. Antoine, lui, est amené à se déplacer fréquemment, pour des raisons professionnelles, laissant ainsi sa femme aux mains de ses beaux-parents, en qui il a une entière confiance.

Un jour, Claire décide d'envoyer un télégramme à l'élu de son coeur pour le tenir au courant de l'évolution du bébé qui, du reste, semble se porter à merveille.
Et là, dans cette petite poste de village, dans cet endroit où tout exclut la plus petite once de violence que ce soit, l'impensable arrive pourtant ; deux voyous braquent le personnel de la banque ainsi que les clients. Après avoir dérobé la caisse et provoqué un carnage, ils emmènent un otage : Claire.

Mais très vite, l'un des deux preneurs d'otage s'aperçoit de la condition handicapante de leur prisonnière et panique soudainement. La voiture connaît une embardée, avant de basculer dans un ravin et de prendre feu. On retrouvera la véhicule totalement carbonisé quelques heures plus tard, avec à son bord, un seul cadavre qui, bien que méconnaissable, est formellement identifié comme étant celui de Claire.

Pour Antoine, c'est une longue descente aux enfers qui commencent. Tous ses rêves d'avenir s'écroulent, plus rien n'a de sens pour lui. Il coupe peu à peu les ponts avec ses beaux-parents, pour se retrouver seul, face à lui même et son désespoir.

Beaucoup plus tard, grâce à d'anciennes connaissances avec qui il a gardé contact, il rencontre une jeune journaliste, grande femme brune... tout le contraire de Claire, blonde aux yeux verts. Au premier abord, il est très froid, comme d'ordinaire, et n'attache aucune importance à ladite brune, qui répond au nom de Catherine, pas plus qu'à tous les autres, ni même à son travail.


Les Yeux de Manon

Cécile est une jeune fille très émotive. Timide, toujours extrêmement méfiante à l’égard de l’inconnu, elle se livre pas facilement, même à Sophie, sa meilleure amie, qui pourtant multipliera ses tentatives auprès de sa petite protégée.

C’est toutefois grâce à une expérience professionnelle dans un restaurant lors des deux mois d’étés que la jeune adolescente va progressivement vaincre sa timidité et sa méfiance. Elle attirera ainsi le regard du plongeur récemment employé, un certain Anthony.

Mais il n’est manifestement pas le seul à s’intéresser de près à la petite Cécile Rivière ; un autre homme, de très bonne tenue, habitué des lieux, a demandé à l’aubergiste l’identité de leur serveuse, « la jeune fille blonde qui se cache toujours derrière ses mèches de cheveux ». Et puis, cette belle grande dame brune, provocante, fière, à l’allure altière, a aussi demandé qui était cette nouvelle serveuse.

Pourquoi Cécile est-elle devenue soudainement la source de l’intérêt croissant du baron d’Ersen et de son épouse, car c’est bien d’eux dont il s’agit, revenus de Paris pour réintégrer occasionnellement leur château sis en banlieue grenobloise ? Tous d’eux témoins d’un passé que Cécile cherche désespérément à connaître.

 

Car bien que son entourage soit très proche de ses désirs et inquiet à son sujet, il est une personne, son père, Jean, qui doit coût que coûte faire en sorte que sa fille ne soit pas au courant du réel destin tragique qu’a emprunté sa mère Caroline des années auparavant. Assommé par une indicible culpabilité, Jean a édifié dans le mensonge une histoire de la mort de Caroline, dont il ne parle presque jamais et qui est un véritable tabou chez les Rivière.

 

Seule Manon, la fille de Cécile, semble comprendre l’état de détresse dans lequel est en train de plonger progressivement sa mère. Etat qui va être accentué après une mystérieuse rencontre, celle avec une curieuse femme blonde, une certaine Chantal Rosière.

Jean, son ami psychiatre Frank, Anthony et Sophie auront bien du mal à déterminer qui est cette curieuse visiteuse qui semble avoir été une étape décisive dans la vie de Cécile, alors en proie à de violents maux de tête et de longs tourments. Cécile qui, d’ailleurs, a fui la région grenobloise, soudainement…

 

Le passé… c’est véritablement le passé qui est la clé de l’énigme. C’est cette carte maléfique que va abattre sur l’impuissante Cécile la folle furieuse Gabrielle d’Ersen, dans un but unique de causer du tort et de faire du mal… Mais n’y aurait-il pas à l’occasion une autre motivation, dont l’explication trouverait son fondement quelques vingt années auparavant ?

 

 

Ecrit dans un style très facilement accessible, Les Yeux de Manon ajoute au palmarès de Brigitte Varel, notre romancière dauphinoise à succès, une touche digne des meilleurs auteurs, tant le suspens est présent. Happé par un univers tantôt morbide, tantôt apaisant, le lecteur n’a d’autre choix que de continuer à disséquer l’intrigue, poursuivant sa lecture, au fil des pages qui ne délivrent leur secret qu’aux dernières lignes… Très bonne intrigue, encore une fois basée en Isère, au cœur de nos montagnes, Les Yeux de Manon dépeint très habilement les portraits de personnages tous aussi importants les uns que les autres, tous aussi différents les uns que les autres, de Cécile Rivière à Gabrielle d’Ersen sans oublier Frank Simon ni Maître Rollin.

 


Blessure d'Enfance         

Tout commence dans "la maison du commandeur". C'est dans cette modeste demeure que l'ordre et la peur règnent, sous les menaces permanentes d'Ernest Drogue, ouvrier le jour et poivrot la nuit, ne rentrant chez lui que très tard, et généralement pour y faire régner une discipline autoritaire et machiste. Sa femme Suzon, est seule à s'occuper de Lauriane, Vincent, Géraldine et Hervé, leurs enfants, alors qu'un cinquième toque à la porte. Et là ç'en est trop ; Drogue ne supporte plus la fertilité trop abondante de sa femme. Sa colère s'amplifie...                    

C'est dans cette ambiance instable et insécure que croît Vincent, sans doute le plus touché des enfants Drogue par la folie d'un père qu'il a bien du mal à affronter. Et l'affront, qui durera des années, ne sera pas sans conséquences.

Marginalisés par leur situation atypique, les enfants Drogue ainsi que leur mère attirent sur eux toute la pitié des gens du village, pitié dont ils ne veulent pas et qu'ils rejettent systématiquement. Marius, le vieux voisin qui partage la maison attenante avec son épouse, a bien compris ce refus et tente de multiples d'approches auprès de Vincent qu'il estime être un enfant intelligent, et pourtant si timide et sauvage.

Il en faudra du temps à Vincent pour que celui-ci intègre le groupe des garçons qui jouent au ballon sur la place du village ; les langues d'ailleurs se délieront. Toutefois, les résultats scolaires des Drogue, à part ceux de Géraldine, sont plus que satisfaisants. C'est Lauriane, l'aînée, qui mène les enfants à la baguette, évitant ce devoir à leur mère, déjà accablée par de multiples tâches ménagères que chaque jour elle exécute seule.

Des années plus tard, Jean rencontrera l'amour, incarné par fillette plus jeune que lui, Edith... Un amour qui bouleversera sa vie, et le plongera dans un néant dont lui seul semble pouvoir s'extirper. La fatalité semble le poursuivre, dès sa naissance, dès le jour où il a croisé le regard de son géniteur, dès le jour où, pour un livre, il a préféré sacrifier une personne bien aimée. Cette même fatalité le poursuit encore ce jour où, tentant de sauver Edith, il la pousse dans les griffes acérés d'un complot qu'il élucidera bien des années plus tard...

Brigitte Varel nous emmène ici, toujours au coeur du Trièves, dans les années 1960, et relate l'histoire d'un jeune garçon, grandi ensuite, dont le parcours jusqu'à l'âge adulte est semé d'embûches. Brisé, il ne s'en sort pas sans séquelles. 
L'auteur a choisi ici de mêler au récit de nombreuses lettres rédigées par le personnage clé de l'intrigue, savoir Vincent, et adressées à sa soeur, dans le but d'éclairer le lecteur sur certains faits, mais encore sur le point de vue interne de l'auteur. Brillant.
 



Le Déshonneur d'un Père

1980. Aux alentours d'Annecy. Le professeur Socrate est un brillant instituteur, aimé et respecté de tous, de ses élèves comme de leurs parents. Il vit un amour idyllique avec Elizabeth Socrate, sa femme, et leur fils Georges. Un bonheur impérissable semble-t-il, que rien ne pouvait en apparence ébranler. En apparence.

Seulement voilà : Socrate sera à tort accusé d'avoir violé une de ses élèves, deux de ses camarades de classe confirmant la version donnée par la soi-disant victime.
Et c'est là une longue descente aux enfers pour la famille Socrate. Après une tentative de suicide manquée, Socrate restera paralysé, handicapé et amnésique à vie. Sa femme attentra à ses jours quelques années plus tard, laissant un mari infirme et un enfant brisé.

Grenoble, quelques vingt ans après. Trois jeunes femmes, Florence Baup, Marie Mange et Odile Cottet feront la rencontre d'hommes particulièrement étranges, l'un sera son amant, l'autre un voisin, l'autre encore une connaissance. Pourquoi ces rencontres seront-elles capitales aux yeux de la police ? Pourquoi ont-elles poussé ces trois filles aux portes de la mort ? Qu'ont en commun ces trois personnes ? Et pourquoi soudainement un mystérieux tueur s'en prendrait à elles ? 


Une Vérité de Trop

Le cadre est toujours le même, à juste titre : les sommets alpins inspirent largement toute âme un tant soit peu poète ou écrivaine. Une fois encore, Brigitte Varel y a planté le décor de sa dernière intrigue.
Max est un adolescent qui pourrait passer pour ordinaire s’il n’avait pas une cohorte de secrets et de non-dits qui l’englobent, lui et sa famille. Et pour cause ; sa mère est morte en couches, et son père est un illustre inconnu. Elevé par sa tante Evelyne qui ne lui manifeste aucune attention, il se sent abandonné par sa tante Annie lorsque celle-ci cesse de donner des nouvelles et de venir le voir. Quant à sa grand-mère, spectre abyssal immobile dans un fauteuil, il ne préfère pas y penser. Il se souvient des regards torves qu’elle posait sur lui étant enfant… de quoi faire frémir !
La vie de Max n’est pas ce qu’on peut rêver de mieux pour un ado d’une quinzaine d’années. Renfermé en classe, il est souvent la paria du collège. Ses relations amicales sont inexistantes. En guise de repère, il vit avec sa tante Evelyne, laquelle le snobe littéralement, lui préférant des hommes, tous de passage, lesquels ne se gênent pas pour la battre, à leurs heures.
Sauf qu’un soir, las de ces coups qui parfois lui sont destinés, Max prend la clé des champs, laissant une Evelyne aux prises avec ses amants d’une nuit, jusqu’à ce que l’un d’entre eux la tue véritablement. Entre temps Max s’est constitué une petite vie de bohème ; logeant qui, dans un hôtel miteux, qui dans un squat, il travaille pour gagner trois sous dans un bar de Grenoble. Et puis il rencontre Louis… C’est un jeune homme perdu, battu par son père, ignoré de ses parents en général, et qui sombre peu à peu dans la drogue, jusqu’à être un véritable drogué à l’héroïne. S’annonce pour Max une délicate mission, qu’il doit conjuguer avec les révélations de plus en plus morbides de sa tante, qui le renseigne jour après jour sur ce qu’est véritablement son histoire, son passé…
 
Si cette dernière intrigue est riche en vocabulaire, elle n’est pas non plus exceptionnelle. Brigitte Varel nous décrit de façon identique les paysages du Triève. Si l’histoire s’emballe en milieu d’ouvrage, la fin est quelque peu décevante, sans grande révélation, sans « vérité de trop » justement.



 
 
 



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